Autel commémorant un taurobole offert à la déesse Cybèle le 9 décembre 160.
Description
L’inscription commémore un sacrifice (taurobole) offert à la déesse Cybèle, «la Grande mère de tous les dieux», «pour la conservation de l’empereur (…) et le maintien de la colonie de Lyon». L’empereur mentionné est Antonin le Pieux, tandis que la référence aux deux consuls de Rome, qui était le moyen le plus courant de dater un événement, indique l’année 160. Outre l’inscription, figurent sur l’autel les animaux qui étaient sacrifiés au cours de la cérémonie, un taureau et un bélier, ainsi que l’instrument du taurobole, une sorte de glaive muni d’un crochet. On sait, grâce aux écrits des chrétiens qui condamnaient ces pratiques, que les adorateurs de la déesse étaient aspergés du sang des animaux sacrifiés.
Six autels tauroboliques ont été découverts à Lyon ; tous portant des traces de remploi, sauf celui-ci. Comme il avait été découvert au sommet de la colline de Fourvière, à proximité du théâtre, on a considéré que les vestiges du monument mis au jour dès 1943, au-dessus du théâtre, étaient ceux d’un temple de la déesse Cybèle. La provenance de l’autel n’est cependant pas établie avec précision. En outre, la reprise des fouilles, dans les années 1990, a montré que cet édifice était en fait bien plus ancien (il date des années 15) ce qui a remis en cause cette interprétation.
Description scientifique
-Autel décoré de trois bas-reliefs :
- face principale : tête de taureau
- face latérale gauche : tête de bélier
- face latérale droite : instrument du sacrifice, glaive à crochet (harpée) représenté vertical
Dénomination
Autel
Datation
L'an 160
Matière
calcaire dur (bas relief, gravure)
Dimensionsextérieures : H. 1,37 m ; l. 0,62 m ; E. 0,64 m
Date et lieu de découverte
Géographie / Europe / France / Auvergne-Rhône-Alpes / Rhône / Lyon / Lyon 5e / Fourvière
(1704)
Découvert en 1704 à Lyon, "sur le versant oriental de la colline de Fourvière, dans la vigne d'un sieur Bourgeat [...] derrière les ruines du théâtre antique qui se voient chez les Dames de la Compassion". (Allmer, Dissard)
Il s'agit en fait des vestiges du petit théâtre (odéon).
N° inventaire
AD005
Inscription
invocation : , traduction : Traduction : Lors du taurobole de la grande Mère des dieux idéenne, fait par ordre de la Mère des dieux pour le salut de l'empereur César Titus Aelius Hadrianus Antoninus Auguste le Pieux, père de la patrie, et de ses enfants et pour la conservation de la colonie de Lyon, Lucius Aemilius Carpus, sévir augustal et dendrophore, a reçu et rapporté les vires du Vatican et a consacré à ses frais cet autel et ce bucrâne, le prêtre étant Quintus Sammius Secundus, qui a été honoré par les quindécemvirs du bracelet et de la couronne et auquel le très saint Ordre des Lyonnais a décerné la perpétuité du sacerdoce, et sous le consulat d'Appius Annius Atilius Bradua et de Titus Clodius Vibius Varus. Emplacement donné par décret des décurions. Le mesonyctium a été fait le 5e jour avant les Ides de décembre.
(Traduction de François Bérard, 2024)