Lyon avant Lugdunum
Les traces du passé le plus ancien de Lyon sont concentrées au bord de la Saône, dans la plaine de Vaise (Lyon 9e).
Le site est fréquenté dès la fin de la Préhistoire vers 12 000 avant J.-C. La multiplication des découvertes atteste la présence d’une communauté sédentaire au Néolithique, à partir du 5e millénaire. Au cours de l’âge du Bronze, un village est établi dès 1200 avant J.-C.
Après un hiatus de plusieurs siècles, c’est une véritable bourgade qui se développe au 1er âge du Fer, à la fin du 6e siècle avant J.-C.. La présence d’amphores à vin provenant d’Italie et de Marseille et de céramiques grecques, attestent des contacts avec le monde méditerranéen, via l’axe Rhône-Saône. Ces échanges s’intensifient au cours du second âge du Fer (450-50 avant J.-C.).
La fondation romaine
L’histoire de Lugdunum commence en 43 avant J-C., neuf années après l’achèvement de la conquête de la Gaule par César, et une année après son assassinat à Rome, lorsque Lucius Munatius Plancus, alors gouverneur de Gaule, est envoyé par le Sénat pour fonder une colonie romaine.
Les premiers habitants sont des citoyens romains, des vétérans de l’armée. Le statut de colonie place Lugdunum au sommet de la hiérarchie municipale et favorisera son développement futur. La ville établie d’abord sur le plateau de Fourvière, gagne progressivement les quartiers fluviaux, la Presqu’île et la rive droite de la Saône.
Le choix de l’emplacement est stratégique : le site de Lyon, au confluent du Rhône et de la Saône, est placé sur l’importante voie de circulation constituée par la vallée du Rhône, trait d’union entre la Méditerranée et les futures provinces intérieures. Mais d’importants travaux seront nécessaires pour y établir une ville.
Lugdunum, capitale de la Lyonnaise
Au cours des dernières décennies du 1er siècle avant J.-C., un certain nombre de décisions politiques prises par Auguste, premier empereur (27 avant-14 après J.-C.), explique la croissance rapide de Lugdunum. Auguste divise la Gaule celtique en trois provinces : la Lyonnaise, la Belgique et l’Aquitaine.
Lugdunum, devient capitale de la Lyonnaise. La ville concentre des services administratifs communs à plusieurs provinces ; elle devient aussi le siège d’un important atelier monétaire qui frappe monnaie pour tout l’empire. Agrippa, gendre d’Auguste, à qui l’empereur confie l’organisation des routes, place Lugdunum au centre du réseau gaulois.
Le renom de la ville s’accroît avec la création en 12 avant J.-C. du sanctuaire des Trois Gaules, dédié au culte impérial. Localisé sur la colline de la Croix-Rousse, accueille chaque année les délégués des 60 tribus gauloises rassemblées au sein du Conseil des Gaules.
Guerre et paix à Lugdunum
L’arrivée au pouvoir en 41 de l’empereur Claude, né à Lyon en 10 avant J.-C., correspond à une phase de développement de la colonie, qui prend le nom de Colonia Copia Claudia Augusta Lugdunum. Lugdunum s’étend sur près de 350 ha et devient l’une des plus grandes villes de la Gaule.
Plusieurs empereurs séjournent à Lyon, notamment Hadrien en 119. Sous le règne de Marc-Aurèle, en 177, la communauté chrétienne est persécutée : quarante-huit martyrs périssent, dont saint Pothin, un des premiers évêques et sainte Blandine.
Quelques années plus tard, en 197, la guerre de succession qui oppose Septime Sévère proclamé empereur par le Sénat, à Clodius Albinus, gouverneur de Bretagne, prend fin à Lyon par une bataille dont Septime Sévère sort vainqueur. La ville, qui a pris le parti de son adversaire, subit de sévères représailles.
L'Antiquité tardive : les nouveaux lieux de pouvoir
Dès le milieu du 3e siècle, s’amorce le déclin d’une partie de la ville : la colline de Fourvière commence à se dépeupler.
À la fin du 3e siècle, sous le règne de Dioclétien (284-305), à la suite d’une réorganisation des provinces, Lyon perd son rang de capitale, au profit de Trèves, tandis que l’institution du Conseil des Gaules disparaît. La ville se recentre désormais autour de la résidence de l’évêque, au bord de la Saône, près du baptistère et de la cathédrale Saint-Jean.
Sur la ville haute en cours d’abandon, en lien avec le culte des martyrs, on construit dès la fin du 4e siècle des basiliques funéraires, autour desquelles se développent de grands cimetières.