Où l’on apprend à rebondir

43 av. J.-C. Chez les Gaulois de Vienne (les Allobroges), c’est le branle-bas de combat... Ils viennent d’apprendre l’assassinat de Jules César. Maintenant que leur vieil ennemi ne risque plus de ressurgir, ils ne craignent plus de chasser les Romains installés dans leur cité ! Que vont devenir ces derniers ?

Le Sénat romain envoie le général Lucius Munatius Plancus à la rescousse... Sa mission : fonder une ville sur une colline en bordure du Rhône, lieu où les Romains expulsés se sont déjà réfugiés. Plancus a conscience du grand honneur qui lui est fait, et ne le prend pas à la légère. Il n’oublie pas, d’ailleurs, de le signaler sur son monument funéraire (une reproduction de l’inscription est présentée au musée).

« L’opération Lugdunum » est hautement diplomatique, car la situation est délicate.  En effet, le Sénat doit assurer la protection et l’honneur de ses citoyens. Mais il est compliqué d’attaquer frontalement les Allobroges, car ce peuple est un allié utile dans un territoire récemment conquis. En fondant une ville juste à côté de Vienne, il donne un statut privilégié aux Romains expulsés, sans pour autant partir en guerre.

Fonder une ville, ça ne s’improvise pas. La première d’une longue série d’étapes, c’est de déterminer le tracé des voies principales. On peut encore voir de nos jours, près du musée, l’emplacement d’une des deux grandes rues qui traversaient la nouvelle ville.

Et ce n’est pas le seul souvenir que Plancus a laissée dans le réseau routier lyonnais... En 2016, la municipalité a décidé elle aussi de faire honneur à Plancus. Sur la colline de Fourvière, où il a autrefois fondé la ville, une rue porte désormais son nom !

D'un amas de pierres peuvent surgir soit des fondations, soit des ruines. Valeriu Butulescu

 

Sous la plume d'Artips