Attention, on n'est jamais à l'abri d'une découverte. André Verméglio
Lyon, début du XIXe siècle. Depuis longtemps l’église Saint-Irénée est en ruines. Alors qu’on s’active pour la reconstruire, en creusant au niveau du parvis, on découvre un grand vestige de marbre qui semble très ancien. Très vite, les paroissiens le font ré-enterrer. Quelle mouche les a piqués ?
Un examen plus poussé vient pourtant de montrer que cet élément en marbre appartient à un sarcophage romain. De ce qu’on peut en apercevoir, il est décoré de sculptures raffinées.
Les paroissiens en ont bien conscience, et c’est justement pour ça qu’ils veulent l’enfouir : ils ont trop peur que le conservateur du musée des Beaux-Arts de Lyon le récupère ! Ils préfèrent encore que personne ne profite de cette merveille plutôt que de la voir dans les collections du musée...
Vingt ans plus tard, une autre vague de travaux offre l’occasion d’exhumer le sarcophage, avec cette fois l’accord de tous. En déblayant la terre, on découvre un chef-d’œuvre artistique ! Sculpté avec une grande précision, il représente la scène du triomphe de Bacchus. Au milieu des nombreux personnages mythologiques, on trouve des animaux exotiques : éléphants, panthères et même chameaux.
La petite guerre entre Saint-Irénée et les conservateurs n’aura donc pas trop duré ! Pour le plus grand bonheur des visiteurs du Musée romain de Lyon, où il a été transféré dans les années 1980. Ils ne se lassent pas d’admirer ce chef-d’œuvre antique : Le sarcophage du triomphe de Bacchus.
Sous la plume d'Artips