Description
« Dans ce tombeau repose Ursus de bonne mémoire, qui a vécu en paix quarante (ou seize) ans ; il est mort le 2 des nones de mars (6 mars), l’année après le consulat d’Anastase et de Rufus clarissimes ».
L’émergence du christianisme s’accompagne de la disparition des monuments funéraires en forme d’autels qui étaient la règle à Lyon jusqu’au 3e siècle. L’épitaphe est désormais gravée sur une simple plaque de marbre, récupérée sur les ruines des monuments. La typographie a beaucoup perdu en qualité, se réduisant à une simple gravure linéaire, parfois accompagnée d’un décor puisé dans le répertoire des symboles chrétiens. Ici, des colombes affrontées de part et d’autre d’un épi et près d’un vase d’où s’échappe de la vigne : le blé et le raisin évoquent le pain et le vin, symboles de l’eucharistie. Les formules des inscriptions et leur contenu diffèrent radicalement de ceux des épitaphes païennes. L’existence terrestre que le défunt se plaisait auparavant à rappeler n’est plus une référence. Désormais, rien ne le rattache au monde matériel et nous ignorons tout de sa profession ou des circonstances de sa mort.
Si la vie sur terre n’est plus qu’un passage, le jour de la mort, jamais mentionné auparavant, est maintenant soigneusement noté dans le calendrier et daté par les noms des consuls en fonction à Rome.
Description scientifique
-Au-dessus du texte, deux colombes affrontées de part et d'autre d'un vase, à l'envers ; au dessous, deux colombes affrontées de part et d'autre d'un épi.
Découverte à Lyon, sur la colline de Fourvière, dans une vigne entre Saint-Irénée et Saint-Just .
(Traduction Allmer-Dissard)