Autel, épitaphe

Datation :
1er siècle - 2e siècle

Matière :
calcaire dur (taillé, gravé)

Dimensions :
extérieures : H. 91 cm ; l. 50 cm ; E. 44 cm

Date et lieu de découverte :
Europe / France / Auvergne-Rhône-Alpes / Rhône / Lyon / Lyon 5e / Fourvière (Avant 1808)
- dans maison de l'Antiquaille, appartenant à M. Buatier (Paradin) - au couvent des religieuses de la Visitation, qu'on appelle encore l'Antiquaille (Spon)

N° inventaire :
AD290

Inscription :
épitaphe : , traduction : Aux dieux Mânes, au repos éternel de Lucius Claudius Rufinus. Claudius Rufinus ai, de mon vivant, gravé cette épitaphe afin que, lorsque mon âme goûtera le repos parmi les Ombres, habitantes des bords du Styx, et que mon corps, subissant la loi du Destin, aura pris gîte dans cette maison faite d un bloc de pierre, elle soit un témoin survivant de mon existence, et que ma voix, conservée par ces lignes confiées au marbre, revive par ta voix, qui que tu sois, passant, qui t arrêteras pour les lire.
« Ici repose Rottio, autrefois plein de jeunesse et de vigueur. A ce tombeau, qu il s est préparé pour lui-même, il a joint bientôt celui de sa nourrice Marciane, et ensuite celui de Verina, sa soeur de lait, et il les a dédiés sous l'ascia par les soins de Claudius Sequens, son patron.

Traduction Allmer et Dissard

Bibliographie :
Musée de Lyon. Inscriptions antiques - Allmer , Auguste , 1815-1899 - Musée des beaux-arts - Lyon Corpus Inscriptionum Latinarum [CIL] - Inscriptiones trium Galliarum et Germaniarum latinae. 13 - Hirschfeld , Otto , 1843-1922

Fiche technique ARK

Imprimer la notice

Description

On peut lire sur cet autel : « Aux dieux Mânes, au repos éternel de Lucius Claudius Rufinus.
Claudius Rufinus ai, de mon vivant, gravé cette épitaphe afin que, lorsque mon âme goûtera le repos parmi les Ombres, habitantes des bords du Styx, et que mon corps, subissant la loi du Destin, aura pris gîte dans cette maison faite d’un bloc de pierre, elle soit un témoin survivant de mon existence, et que ma voix, conservée par ces lignes confiées au marbre, revive par ta voix, qui que tu sois, passant, qui t’arrêteras pour les lire ». (Texte en vers latins).

Les dieux Mânes représentent les âmes des morts qui séjournent aux Enfers. Dans la mythologie gréco-romaine, les Enfers ne sont pas, comme dans la religion chrétienne, un lieu de tourments réservé aux damnés. Pour tous les défunts c’est « le royaume des morts », désigné ici par l’expression « les bords du Styx », une des rivières qu’il fallait traverser pour atteindre les Enfers. Claudius Rufinus a fait réaliser son propre monument funéraire alors qu’il était encore en vie : c’est une pratique courante et de nombreuses épitaphes précisent que le défunt sibi vivus fecit : « a fait (faire ce monument) pour lui de son vivant ». Le disparu exhorte les passants à lire son inscription, qui devait être visible pour tous, le long d’une rue : en évoquant sa mémoire à voix haute, le lecteur lui redonnera vie durant quelques instants.