Description

Ce monument funéraire d’une riche famille lyonnaise se dressait sur la rive gauche du Rhône, au bord de la route qui conduisait vers Vienne et le Midi. D’après le dessin réalisé au moment de la découverte, il avait la forme d’un petit temple. L’inscription était visible à l’arrière des colonnes, tandis que plusieurs sarcophages étaient placés dans le soubassement. Le mieux conservé est une cuve en marbre blanc, importée de Rome et décorée de scènes en haut-relief illustrant le culte de Bacchus-Dionysos. L’épitaphe nous fait connaître Quintus Acceptius Firminus, « décurion de la colonie Copia Claudia Augusta de Lyon ». Il a été duumvir, c'est-à-dire qu’il a atteint le sommet de la carrière municipale. Les deux duumviri désignés pour un an, équivalent des consuls de Rome, étaient chargés du gouvernement de la cité. Son fils Quintus Acceptius Venustus, mort à l’âge de onze ans, était déjà intégré dans l’ordre des décurions (le « conseil municipal ») à titre honorifique.

Description scientifique

-4 grandes dalles sans ornement, constituant la paroi arrière d'un mausolée en forme de petit temple.

Dénomination Épitaphe
Datation Fin 2e siècle - 3e siècle
Matière calcaire dur (taillé, gravé)
Dimensions H. 150 cm ; l. 365 cm ; E. 74,5 cm H. 150 cm ; l. 93,5 cm ; E. 74,5 cm ;Dimensions d'un bloc
Date et lieu de découverte Géographie / Europe / France / Auvergne-Rhône-Alpes / Rhône / Lyon / Lyon 7e / 31, rue de Marseille (Juin 1870)
Rue Saint-André, à l'angle des rues de Marseille et Salomon Reinach, à l'emplacement du n° 31 rue de Marseille, aujourd'hui disparu, dans la cour de la fabrique d'acide dites "la Vitriolerie", en 1870, ont été découverts les vestiges d'un mausolée antique daté du IIIème s. ap. J.-C. A 5 m de profondeur, sous une épaisse couche de gravier et de sable, sans doute d'origine rhodanienne, ont été mis au jour des blocs d'architecture, des fûts de colonnes de deux modules différents correspondant sans doute à deux édifices distincts ainsi qu'un autel anépigraphe (disparu). Parmi eux, les fragments de trois sarcophages ont été prélevés : un sarcophage historié en marbre recouvert d'un couvercle [inv. 2001.0.311], un sarcophage de petites dimensions en marbre bleu décoré de bas-reliefs (disparu), un troisième exemplaire en pierre locale à couvercle à double versant qui portait des antéfixes aux angles et sur les faces avec une inscription (CIL, XIII, 2134, disparu). Le peu de mobilier funéraire recueilli (un vase en céramique commune noire, des fragments de vase en céramique commune rouge, des tegulae) ne peuvent être rattachés formellement au mausolée. Le monument funéraire, construit en pierres de choin, devait avoir l'aspect d'un temple-tombeau prostyle installé sur un podium qui abritait sans doute la chambre funéraire. D'après les restitutions du XIXème siècle, il aurait été fermé sur trois côtés (5 m environ) et ouvert vers l'avant par quatre colonnes qui soutenaient un fronton triangulaire. Les quatre blocs inscrits qui constituent une épitaphe devaient être positionnés sur le mur du fond. (d'après Le Mer, Chomer 2007, 338*, p. 425-427)
N° inventaire AD143
Inscription épitaphe : , traduction : Aux dieux Mânes et à la mémoire éternelle de Quintus Acceptius Venustus, décurion de la colonie Copia Claudia Augusta de Lyon, le plus doux des enfants, qui n’a pas été donné, mais seulement montré, et que l'injustice du destin a enlevé à ses parents par une mort prématurée ; qui a vécu onze ans, six mois et vingt-six jours, pendant lesquels il s’illustra dans l'étude des lettres et sa tendresse enfantine rivalisa avec son amour pour ses parents, raison pour laquelle il était aimé de tous et laissa malgré la brièveté de sa vie l'espérance d'un fruit glorieux, mais à ses parents une longue douleur, et aux Mânes de Quintus Acceptius Firminus, qui a vécu un an, trois mois et trois jours, et de Satria Firmina, qui a vécu un an, deux mois et vingt-six jours, élevés en consolation du deuil précédent et morts pour la plus grande douleur des leurs, Quintus Acceptius Firminus, décurion de la colonie Copia Claudia Augusta de Lyon, duumvir, et Satria Venusta, leurs parents très malheureux, ont élevé ce tombeau, également pour eux-mêmes, de leur vivant, et l'ont dédié sous l'ascia. (Traduction de François Bérard, 2024)