Description
Jupiter est le plus « politique » de tous les dieux du panthéon romain : son culte est étroitement lié à l’histoire de Rome, dont il symbolise le pouvoir et l’identité. Aussi, est-il présent dans toutes les cités de l’Empire. Cette tête barbue et chevelue, au visage sévère, portant une couronne de feuilles de chêne, provient d’une statue colossale du « père des dieux ». Sa hauteur debout est estimée à 5 m. La technique mise en œuvre permet de dater cette sculpture de la fin du 2e ou du début du 3e siècle, mais l’artiste s’est inspiré de modèles plus anciens qui remontent à la période grecque. Cette statue, découverte à proximité des vestiges du sanctuaire du clos du Verbe Incarné, en provient peut-être. Bien qu’elle soit postérieure de deux siècles à la construction du temple, elle a pu être ajoutée ultérieurement : un même sanctuaire associerait alors le culte de Jupiter à celui d’une autre divinité ou de l’empereur.
Description scientifique
- La calotte crânienne, derrière la couronne de chênes, n’est pas travaillée, cette partie, arrondie, étant épannelée sommairement.Les cheveux sont partagés par une raie médiane en longues mèches bouclées qui rejoignent une barbe épaisse. Une couronne de feuilles de chêne et de rubans surmonte la chevelure. Le centre de la couronne est occupé par un médaillon portant un aigle aux ailes déployées à droite, dont il manque la tête. Deux rides profondes soulignent un front étroit. Les sourcils très fins contrastent avec les paupières épaisses à bords vifs. Les paupières supérieures sont relevées par une ligne creusée au trépan et se terminent par une patte d’oie. Cette ride s’étire jusqu’à la tempe, près de la chevelure. Le contour de l’iris est également cerné d’une ligne au trépan. Le point lacrymal et le centre de la pupille sont marqués d’un point de foret. La bouche, asymétrique, est légèrement entrouverte. Chevelure, barbe et moustache sont abondamment détaillées par de forts coups de trépan irréguliers. Le polissage de l’épiderme du marbre, avant son altération, était bon.
Cette tête de Jupiter appartenait à une statue de taille colossale d’au moins trois mètres de hauteur, faite pour être vue de face. La hauteur importante de l’œuvre a suggéré au sculpteur l’économie d’un travail minutieux sur le sommet du crâne.
Cette figure s’inspire très largement d’un original grec, probablement une représentation de Zeus du IVe siècle av. J.-C
à l'angle extérieur de la propriété du clos du Verbe Incarné ; dans une fosse, au croisement de deux égoûts, à 30 m en avant des fondation du temple