Description
Cette cuve de marbre blanc importée de Rome s’inscrit dans la série des « sarcophages dionysiaques », dont l’iconographie se rapporte au mythe de Bacchus-Dionysos. Ce décor en haut-relief reproduit une scène de triomphe, le défilé organisé à Rome pour honorer un chef d’armée vainqueur. Ce dernier, sur un char, était accompagné d’un cortège de prisonniers.
L’épisode mythologique figuré ici est celui du triomphe du dieu sur l’Inde. Bacchus et Ariane se tiennent debout sur un char tiré par deux panthères conduit par le dieu Pan (personnage central) ; à l’avant, des prisonniers aux cheveux bouclés, montés sur un éléphant, sont entourés d’autres animaux exotiques (chameaux ou girafes, lion) ; à l’extrême droite, Hercule ivre, soutenu par un satyre, tente de saisir une nymphe. Ce décor très animé, caractérisé par une « horreur du vide », est construit de façon symétrique : six personnages sont répartis de part et d’autre du dieu Pan, tandis qu’une représentation féminine occupe chacune des extrémités.
Pourquoi représenter cette scène, qui n’a rien de funéraire, sur un tombeau ? Faut-il voir dans ce cortège une allégorie du voyage dans l’au-delà, ou bien une représentation symbolique du triomphe sur la mort ? Selon Paul Veyne, les belles images reproduites sur les tombes procédaient d’une tranquillisation destinée à réduire l’angoisse suscitée par le passage dans l’au-delà : « Devant un sarcophage à décor mythologique, quelle est la réaction première de tout spectateur ? De sentir la peur éclipsée derrière du merveilleux, du fabuleux, du voluptueux et de l’humanité charnelle ».
Au cours des travaux de reconstruction de l'église Saint-Irénée, en creusant les fondations du mur gauche de la rampe des escaliers, à une profondeur d'environ 4 mètres.