Où l’on découvre un écho vieux de deux mille ans.

Table claudienne / Lugdunum
Table claudienne / Lugdunum Table claudienne, discours de l'empereur Claude © Lugdunum

Ce ne sont plus seulement des hommes, mais des nations et de vastes territoires que Rome a voulu associer à son nom. Claude

Rome, 48 apr. J.-C. L’empereur Claude se trouve dans une situation délicate : face aux sénateurs romains, il s’efforce de plaider la cause de la Gaule "chevelue", qui couvre tout le nord et l’ouest de la Gaule. Cela fait déjà un siècle que ces habitants ont rejoint l’Empire romain, mais l’accès au Sénat leur est toujours fermé.

Les sénateurs pestent : ce sont des barbares ! La guerre n’est pas si éloignée… Il ne faudrait pas oublier que les ancêtres de ces Gaulois ont massacré des légionnaires romains. On murmure d’ailleurs que l’Empereur est aveuglé par son origine, car il est né à Lyon.

Mais Claude n’en démord pas. Pour lui, la grandeur de l’Empire romain vient de sa diversité. Il faut entendre la voix de chacun de ces peuples aujourd’hui intégrés dans l’Empire. La Gaule chevelue doit donc faire son entrée au Sénat.

Alors, quelle a été l’issue du débat ? Claude a eu gain de cause, comme l’indique le texte de l’historien Tacite, confirmé par le texte de la Table claudienne. Cette impressionnante plaque de bronze retranscrit le vibrant discours de l’empereur. Les Gaulois ont sans doute décidé de le graver pour célébrer un tournant politique majeur à leur avantage.

Grâce à cette magnifique plaque, trouvée sur les pentes de la Croix-Rousse, on peut connaître aujourd’hui les mots exacts que Claude a prononcés il y a deux millénaires. Un beau discours gravé pour la postérité ! Enfin, presque : la table a été brisée en quatre morceaux, et nous n’en connaissons que deux. Une partie des mots de Claude reste enfouie dans les tréfonds de l’Histoire… ou dans le sous-sol de Lyon ?

Sous la plume d'Artips