Où l’on découvre la pointe de la technologie antique.

Fouilles archéologiques : mise au jour d’une pompe hydraulique en bois, place Ampère (69002)
Fouilles archéologiques : mise au jour d’une pompe hydraulique en bois, place Ampère (69002) Fouilles archéologiques : mise au jour d’une pompe hydraulique en bois, place Ampère (69002) © Isabelle Chadefaux-Bagneux

À quoi sert l'eau dans le puits sans seau pour la puiser ? Lina Ritter

1975. La ville de Lyon se modernise : la mairie lance la construction d’un tout nouveau métro. Mais à cette époque, "l’archéologie préventive" n’existe pas encore ! Les archéologues interviennent alors que les travaux sont déjà en cours. Et ces "fouilles de sauvetage" ne sont pas inutiles…

Parmi les vestiges découverts, un étrange objet en bois est coincé au fond d’un puits. On l’extrait en catastrophe, en une journée. On perd beaucoup d’informations en ne réalisant pas d’examen du sol environnant, bien sûr, mais au moins l’objet est préservé.

C’est extrêmement rare de retrouver un objet en bois aussi ancien. En proie au pourrissement et aux petites bêtes, ce matériau ne fait généralement pas long feu. Si celui-ci s’est conservé, c’est qu’il est resté dans l’eau jusqu’à sa découverte.

Mais au fait, de quoi s’agit-il ? C’est une "pompe foulante". Derrière ce nom barbare se cache la machine qui permettait aux Romains de tirer l’eau du puits.

Ce modèle est particulièrement ingénieux : à l’aide de deux pistons qui coulissent dans deux cylindres séparés, l’eau remonte par un tuyau, grâce à la pression. Dans tout l’Empire romain, on n’a retrouvé qu’une vingtaine de pompes de ce type. On sait aujourd’hui qu’elle date du IIe siècle de notre ère.

Et ça va à toute vitesse : on peut extraire jusqu’à un litre par seconde... de quoi remplir nos baignoires modernes en trois minutes. Ce n’est pas encore l’eau courante, mais on n’en est pas loin !

Sous la plume d'Artips